Ce n'était pas une farce de premier avril. Ce même mardi, en effet, l'opinion pouvait prendre pleinement connaissance des 152 pages du jugement tarabiscoté de la veille. Par celui-ci, la XIe chambre du tribunal de Paris a prétendu exclure du prochain scrutin présidentiel la favorite des sondages. Or, le jour même, le pouvoir annonçait un voyage expiatoire du ministre français des affaires étrangères pour entamer, à partir du 6 avril, ce qu'on appelle « une désescalade diplomatique avec l'Algérie »...
Très officiellement il était indiqué, en cette occasion, que la coopération entre les deux gouvernements allait reprendre son cours considère comme normal, dans divers domaines, et notamment dans le domaine migratoire.
« Coopération migratoire confiante » répètent les médias ? Qu'est- ce a dire en l'occurence ? Sinon que la déversion vers l'ancienne métropole du surplus démographique maghrébin vers nos départements allait de nouveau être privilégiée par l'Etat central parisien? Et ceci y compris par rapport à l'accueil des Européens et des vrais réfugiés ukrainiens ... privilèges maintenus en vertu d'accords diplomatiques remontant à 30 ans, voire 60 ans, signés en catimini.
Les concessions exorbitantes, ruineuses et systématiques en faveur de la dictature algérienne et de sa nomenklatura sont en effet, depuis plus de 60 ans, une des tares les plus dérangeantes dans lesquelles se complait la cinquième république. Quoique la marque de fabrique des anciens porteurs de valise du FLN persiste à imprégner plus particulièrement la gauche, la classe politique dans son ensemble succombe trop souvent à ce tropisme.
On ne doit en dissimuler ni l'absurdité, ni l'inconvenance.
Il paraît donc logique, et à la vérité légitime, de s'interroger sur les véritables raisons qui poussent nos oligarchies européennes a développer ces flux migratoires effectivement algériens en France, mais aussi turcs en Allemagne ou en Belgique, marocains aux Pays-Bas ou pakistanais en Angleterre.
Nos politiciens, et à leur suite quelques perroquets de médias, prétendent par exemple, et contre tout bon sens, que les gens qui font la plonge dans nos arrières cuisines assureront, demain, de bon gré, le paiement des retraites de nos bureaucrates. Pas besoin d'être marxiste pour leur rappeler qu'en 1864, la première revendication, de la première réunion à Londres de la Première internationale ouvrière était, en fait, de s'opposer à l'immigration de main d'œuvre, « armée de réserve du capital ».
Le dictateur algérien Tebboune et son homologue parisien se sont entretenus le 31 mars. Ils ont ainsi repris le fil établi des 2016 par le candidat Macron, battant sa coulpe pour ce qu'il osait qualifier de « crimes contre l'humanité » qu'aurait commis la France.
Dans la même veine, le quotidien pro-gouvernemental turc Daily Sabah révélait, le 29 janvier 2020 les détails de la visite officielle du président turc Recep Tayyip Erdogan à Alger, ou il a eu l'occasion d'échanger longuement sur ce thème avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune. Depuis lors Erdogan parle de « 5 millions » d'Algériens massacrés par la France ...
A Paris le discours de repentance dure comme ça depuis 8 ans, alors même que le même Macron sait parfaitement comment fonctionne la « rente mémorielle ». Celle-ci, essentiellement mensongère, est entretenue par le régime algérien pilote par une armée qui n'a su, depuis 1962, que piller les richesses de ce qui était un beau pays ... autrefois ... composé de 3 puis 12 départements français ...
« C'est avec Macron que je travaille », a déclaré le Tebboune ce 22 mars. Et quel « travail » ! Malgré cette relation privilégiée entre les deux chefs d'Etat on a assisté à trois graves crises bilatérales qui ont éclaté en 2021, 2023 et 2024. En avril 2021, le ministre algérien du Travail et de la Sécurité sociale, Hachemi Djaaboub, dans un discours officiel traite la France d'« ennemi traditionnel et éternel » de l'Algérie. Et l'hymne national algérien reprend cette antienne, etc.
Un jour on s'oppose sur la question du Sahara occidental, un autre la régence d'Alger prend en otage, selon la tradition barbaresque, le pacifique écrivain Boualem Sansal, etc.
N'importe : Macron mise sur le raisonnable Tebboune, lequel le considère comme « sa boussole ».
Révélons-lui, quand même, un dernier secret d'Etat : cette boussole indique le pole sud.
JG Malliarakis
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